Contexte de l'affaire
Un salarié est engagé le 1er septembre 2011 selon contrat d'apprentissage en qualité de technicien en gestion de données, la fin du contrat étant fixée au 7 septembre 2012.
Il saisit la juridiction prud'homale d'une demande en paiement de dommages-intérêts pour non-délivrance de l'attestation employeur en original par la société lors de son départ de l'entreprise ayant entraîné sa non-prise en charge par Pôle emploi.
Dans un premier temps, le Conseil de prud’hommes déboute le salarié de sa demande, estimant notamment que le salarié était « peu clair dans ses demandes auprès de l’employeur » et ne démontrait pas réellement avoir subi un préjudice dans la présente situation.
Extrait du jugement :
Attendu, que pour débouter le salarié de sa demande la juridiction prud'homale retient que la télédéclaration à Pôle emploi a été faite par le cabinet comptable de la société à la fin du contrat le 28 septembre 2013 (sic) et ce dernier ne pouvait donc plus fournir d'attestation Pôle emploi, que le salarié était peu clair dans ses demandes auprès de son employeur en réclamant une attestation d'employeur sur papier à en-tête de la société, et que la représentante légale, seule à pouvoir fournir cette attestation, n'a été informée que tardivement de ce que l'apprenti n'avait pas l'original de cette attestation, que Pôle emploi avait bien enregistré son inscription comme demandeur d'emploi lors de la réception de la télédéclaration et lui avait notifié qu'il n'avait pas d'ouverture de droits conformément à l'article 2 du règlement de l'assurance chômage, que l'argument de l'absence de ressources l'ayant contraint à rompre son contrat de colocation n'est pas recevable, sa première demande d'attestation à l'employeur étant du 23 octobre 2012 et la rupture du bail du 31 tandis que ce n'est que le 6 novembre 2012 que Pôle emploi l'a informé que la pièce fournie n'était pas conforme ;
La Cour de cassation n’est pas du même avis.
Les juges cassent et annulent, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 4 septembre 2013 par le conseil de prud'hommes de Saint-Germain-en-Laye.
La remise tardive de l’attestation Pôle emploi cause nécessairement un préjudice qui doit être réparé par les juges du fond.
Extrait de l’arrêt :
Qu'en statuant ainsi, alors que la remise tardive au salarié de l'attestation destinée à Pôle emploi entraîne nécessairement un préjudice qui doit être réparé par les juges du fond, le conseil de prud'hommes a violé les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, le jugement rendu le 4 septembre 2013, entre les parties, par le conseil de prud'hommes de Saint-Germain-en-Laye ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le conseil de prud'hommes de Poissy ;
Commentaire de LégiSocial
Une fois encore, la Cour de cassation reste dans sa jurisprudence constante, considérant que toute remise tardive de l’attestation Pôle emploi cause un préjudice pour un salarié.
Rappelons ainsi quelques arrêts précédents, dont vous pourrez retrouver les détails sur nos actualités dédiées.
Remise tardive de l’attestation Pôle emploi : des dommages et intérêts sont dus au salarié !
Arrêt Cour de cassation du 1er octobre 2014, pourvoi n° 13-17515
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8 jours de retard pour remettre l’attestation Pôle emploi déclenchent le paiement de dommages-intérêts au salarié
Arrêt Cour de cassation du 17 septembre 2014, pourvoi n° 13-18850
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Un salarié est engagé le 20 octobre 2004 en qualité d'ingénieur cadre. Il fait l'objet d'une mise à pied conservatoire le 2 mars 2009, puis est licencié le 13 mars ...
Une attestation Pôle emploi mal remplie cause un préjudice au salarié
Arrêt Cour de cassation du 18 juin 2014, pourvoi n° 13-16848
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Un salarié est engagé, dans le cadre d'un contrat initiative emploi à durée indéterminée, en qualité de directeur d'exploitation, catégorie cadre dirigeant, à compter du 1er août 2005. Le salarié ...
Remettre tardivement le certificat de travail et l’attestation Pôle emploi, cause un préjudice
Arrêt Cour de cassation du 19 février 2014, pourvoi n° 12-20591
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Une salariée est engagée, en qualité d'agent d'exploitation de sécurité, du 5 janvier 2008 au 5 juillet 2009, selon un contrat à durée déterminée. Elle saisit le 29 juillet 2009 ...
Attestation Pôle emploi remise tardivement permet au salarié d’obtenir des dommages intérêts
Arrêt Cour de cassation du 5 juillet 2011, pourvoi n° 10-30465
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